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LIVING
Against the glass
the drawing of a breath
——before and afterwards, invisible.
Trad. Jon Silkin

ALL SOULS’ DAY
You who with severe arms
pushed me away
and frightened me with tales of ghosts
now you appear timidly above the wall
afraid they might put you to flight.
It is snowing
and your cold feet in the blurred
haze leave imprints.
Disconsolate you reach out
your hand to me, for hope lives also in the dead.
Thus mother-child you would explore
alley-ways uncertainly, you who dominated,
finally a smile
on the closed sickle of your lips.
But it is snowing and the day
draws to its close-not even this time
bringing forgiveness
or oblivion.
Trad. Jean Paira-Pemberton

To happiness istant is enough
——it doesn’t need confirmation
it is not sand – that sums up grains
——a quantity in a container.
Impalpable
sufficient quantity
to know it – for life
——the one that other thing accumulated
will never get to.
Trad. Jon Silkin

Cannibal song of love
I know I shall find you again
you will not escape from me
imagination is just mine
captured like un insect and transfixed
immobilised scared resigned
anyhow you will be
there
I shall do with you what you don’t want to
calmely I shall get ready to devour you
love doesent leave anything on the plate
neither the chelae.
I shall have eaten you and snacked you up
emptied you
——I wouldn’t yet you to suffer
I would you to enjoy
the enormous happiness
of being food.
Traslated by Jon Silkin

The way of the pumpkin
It has enourmous leaves, each one
high against the sun,
green island, sunshade
of vegetable flesh.
Flowers have the colour
of the pulp
——en engine of pumps wich suck in
——an enormous turbine.
It moves forward gigantic
it goes up without shining blares on the
wire wich sorrounds the kitchen-garden
toward a sky like itself without clouds.
Victorious way of the pumpkin,
sonorous plant, proud
in its modesty.
Yet cautious: at each step from the big
turgid tube of a branch
here they come out the tendrils,
oh so tiny, disproportionately
thin, for such a plant –
like hair or threads
viscous, a little bit revolting,
they stick like snails slime,
they have a life of their own, they cling
like hands to the wire,
tenacious like children fingers
——a delicate toothing
some of so apparently weak
more difficult to be broken
than the knotty wood of a branch
——impossible to be entied.
On these small steps the plant leans itself
like a walking animal
and first feel its way, then it extends
its hold.
Cautious, careful way-a tiny
step at a time
——it does not seem to pretend at all
to rise to the sky.
Traslated by Jon Silkin

FISH
The fish over the branch-
green scales – a leaf.
Traslated by Jon Silkin

GODLIKE
The insect which
with such thin legs
covers a distance
infinitesimal on the wall-
we
squash it with our thumb
not cruel not
troubled.
Traslated by Jon Silkin

THERE ARE CHILDREN
There are children born
fron a man and a woman who loved
much each other
children whom for thet reason you would imagine
with a seal printed on their flesh, a sign of desire,
born out of superabundance – on the contrary
their are the most lonely, the less
whished –
only a pawn – sometime a regret –
being born they subtract
love is so exclusive – it does not admit
strangers.
Traslated by Jon Silkin

SEA-GULLS
At evening sea-gulls descend on the bay,
he and she – a married couple
used to tolerate each other –
in the uncertain light when
the earth draws back from the sea
its dark head of wrinkled turtle –
like ducks uneasy on the dry-land
one waits for the other
they peck something swinging on their legs
as if they were in a farm-yard.
You would say
them finally domestic, sated,
given back.
Yet they keep themselves close to the water
they remain
faithfull to their nature:
between sea and earth,
on the board.
Traslated by Jon Silkin

 

VIVANT
Sur la vitre
le dessin d’un souffle
——avant comme après, invisible.
Traduzione di: Bernard Noël

PEUR
Non pas de la mort, mais
de la métamorphose
——accepter de se priver de soi
comme fait l’eau qui se laissant verser
prend la forme de ce qui la contient
puis va – et la terre la boit
et elle est puis n’est plus – sans peine peut- être
et cependant elle n’est pas perdue.
Traduzione di: Bernard Noël

Une miette contient le pain.
Une goutte
l’eau de la carafe.
Non
L’inverse.
Traduzione di : Bernard Noël

VIOLENCE
Anges
vêtus de fil barbelé
Anges aux langues arrachées
Anges privés de cri
*
Faire gicler le sang.
Il gicle sur le mur
sur les habits des curieux
sur le peau.
*
Lécher ce goût sur les lèvres
ce goût douceâtre.

Nous en avons tous soif.
*
Même dans l’horreur,
la rose.
La rose de sang.
*
La haine : quel plaisir
charnel.
Si je te regarde mourir,
c’est que je suis vivant.
*
Ce n’est pas toi que je tue:
je tue le monstre qui est en toi.
Ce n’est pas toi que je tue:
je tue le monstre qui est en moi.

2
Exécution.
Décider le moment précis de la mort,
l’heure, la minute.
Couper le tête du temps
*
La victime.
Elle meurt d’avoir perdu son sang
jusqu’à l’ultime goutte.
Elle est blanche comme l’aube.
Innocente comme le jour nouveau.
*
Miracle.
Réussir à faire marcher le paralytique
à coups de bàton.
*
Pieta.
La femme à l’enfant mort dans ses bras,
la femme sans voix,
la femme sans larmes,
la femme devenue la parturiante
de la mort
la morte vive.
*
Nous tuons pour donner un corps aux ombres.
Traduction Bernard Noël.

VOIX
Jour des morts

Toi dont les bras sévères
m’écartaient.
Toi qui me faisais peur avec des histoires de fantômes,
voici que tu n’oses pas traverser le mur
de crainte que l’on te chasse.
Il neige
tes pieds de glace laissent des marques
dans la brume.
Tu me tends ta main inconsolée
puisque l’espoir existe aussi chez les morts.
Mère et enfant, tu parcours les allées,
toi qui dominais incertaine,
un sourire a fini par venir
sur la faulx fermée des lèvres.
Mais il neige et la journée
penche vers son terme:
le pardon et l’oubli
ne sont pas encore poure cette fois.
Traduction Bernard Noël.

Eros
Craintif, qui te caches dans le giron d’une vieille
et préfèrres les livres au livre intarissable du corps,
à l’effeuillement des couches de la peau
jusqu’à la nudité violette d’Eros, l’écorché.
J’avais un chapeau en poil de loup
et dans tes yeux le lumière était un rire
qui ne cesse de gargouiller dans la gorge.
Depuis il m’apparut parfois que j’y voyais plus clair
mais plus souvent j’étais tel un aveugle abandonné
au milieu d’un terrain vague.
Traduction Jean – Jacques Boin

A ta faux je me fiais
violence qui
portait des fruits.
Ensuite, plus difficile,
de ne pas s’opposer au déclin
dernier croissant de lune, présage
de disette.

Tu as emporté ma vie
dis-moi où.
Elle n’est pas avec toi – si tu l’avais chérie
je ne serais pas en pleurs
elle n’est pas avec moi – qui n’ai plus palais ni odorat.
Dis-moi où tu l’as conduite, seule et nue.
Et elle tremble ancore
pour toi, la condamnée.

Tes yeux – sans lumière
deux fentes à peine
ouvertes.
Pourtant
dans la surface infime de tes pupilles
s’inverse tout entier le firmament.
Traduction Jean – Jacques Boin

L’arbre à kakis
Premier voyageur:
L’arbre à kakis se répand
à contre-ciel devant l’ultime gare.
Sur la nudité de ses branches
la trajectoire basse des soleils d’hiver.
L’arbre a renoncé pour eux
au riche brillant du feuillage.
Il se concentre dans le miel de la pensée.

Deuxième voyageur:
Arbre d’un Eden dépouillé, son rêve a obtenu
de reporter l’hiver dans l’été.
Rien ne saurait plus clairement montrer
que la vie ne naît pas de la nécessité
mais de la subversion
et que la beuté est le fruit de l’imagination.
Traduction Bernard Noël

De l’obcurité de la terre
je tire angoisse et anxiété:
comme le genêt
je fleuris.

Pour Aung San Sun Kyi prisonnière
Germant à travers ce qui t’enferme
tu parles ô silencieuse
sans bras ni mains
sans jambes ni pieds.
Jour après jour
tu fais de la mort
une nourriture.
Qui fera taire le silence?
Qui emprisonnera ce qui ne bouge pas?
Ils t’ont enfermée sans savoir
qu’ils faisaient de toi une graine.
Traduction Bernard Noël

Naissence
Sortie de l’obscurité et de la douleur
tu vas vers la vie
et ta mort lointaine
une douleur involontaire
une peine inévitable
mais aussi une joie une plénitude
dans la maturation du fruit
sphère parfaite où
la vie gourmande
enfoncera ses dents.

Regard
Le chat
surgit du fond du jardin
Ièche un peu l’écuelle
puis s’assied immobile
regard droit et fixe
pupilles dans mes pupilles
ni merci ni demande
rien que du regard.
Et me voilà toute entière dans ses pupilles
toute entière dans son regard
sans juger sans attendre
je suis calme et je suis.

Le livre
A Aldo Palazzeschi
Au fond du temps se lève
la figure noire: elle montre
la faute et mesure le châtiment.
Quelle fut la faute?
La mémoire en est perdue.
La figure noire ne la connaît pas
seul le gardien du livre sait
du livre scellé de noir.
Cela est écrit dans ce livre et le passé
n’est jamais biffé.
Ah si je pouvais tourner la page
si je pouvais
laisser à sa place un blanc sans futur.
Ah si je pouvais ne pas être née.
Je suis la non-aimée.

Voix
Moi sans voix
voix aveugle
voix aveuglée
moi sans yeux
muette aveugle
moi aphone
voix étranglée
voix qui étrangle
moi mot
sans voix sans yeux
moi mot vibrant
à tâtons gémissant
voix empalée
gorge
agneau empalé
moi nue
je vais dehors
debout sur
très hauts talons
nu le corps
très beau
moi
très belle
je défie le massacre
je parle
de moi je pars
je danse
je chante
le monde me voit.

Ballade de la naissance et de la mort
Séparée du ventre
humeurs et sécrétions
qui fut ma maison
je veux oublier mes refus
petit morceau de chair saignante
chutant
dans l’obscur précipite de la nuit.
Tu culbutes et tournoies
précipité parmi les étoiles
tu troues
le clos de la voûte céleste
franchis le goulet du sang et des fèces
morceau de chair sale
désormais tu peux seulement creuser le noir
et te perdre.
La nuit n’offre aucune prise
ascension ou chute, tu ne sais
tes doigts griffent le vitre
quand à la surface du noir abîme
tu viens respirer.
Tu n’est rien.
Jetée hors du corps
qui se donne maintenant à d’autres
ta haine
est ton seul lien.
Voici que mort devant moi
se grand corps a quitté l’amarrage
elle s’éloigne immense
la partie de moi qui est défunte.
Ouvrez ce cercueil
je n’ai pas encore connu la vie.
Faut-il que ce corps chéri
se décompose?

 

LA MIRADA
El gato
apareció desde el fondo del jardín
lamió un poco en su cuenco
luego se sentó inmóvil
mirándome fijamente
sus pupilas en mis pupilas
sin agradecer ni pedir
sólo mirar.
Y yo estuve entcra en sus pupilas
en aquella mirada enteramente
sin juicio ni espera
quietamente estuve
en la simple
absoluta
mirada.
Hasta que aparté la mía.

EL NODO E AVISPAS
El Tiempo oscurece lo terso –
encrespa la superficie de lo Eterno.
La llama que palpita en la lámpara,
roja – más
irregular.
Aquí está absorta la naturaleza:
los cipreses se hunden en su mar de sombra.
Cada sítio es un distinto signo del Espíritu.
Les bastó poca agua a las plantas para reanimarse. Y a nosotros?
Qué ración nos servirán?
Incapaces de inmovibilidad, contra nosotros mismos
ráfaga.
Bendigo el papel de la avispa,
discreta en mi plato.
El nido de las avispas está muy hondo en el corazón.

EL ÁRBOL DE LOS CAQUIS
Primer viajero
El árbol de los caquis se desarrolla
contra el cielo de la última estacíon.
Sobre la desnudez de las ramas
la baja trayectoria de los soles invernales.
Por ellos el árbol ha renunciado
al suntuoso brillo de las hojas.
Se concentra en la miel del pensamiento,
como la Mente.

Segundo viajero
Árbol de un Edén desnudo, consiguió en el Sueño
transmutar el invierno en verano.
Nada indica más claramente
que la Vida no nace de la necesidad
sino de la subversión
y la Belleza es el fruto de la imaginación.

TE HAS LLEVADO MI VIDA
Te has llevado mi vida
díme adónde.
No está contigo – no le tenías cariño
no está conmigo – que ya no tengo paladar ni olfato.
Dime adónde le has llevado, sola y desnuda
temblando aún
por ti, la condenada.

LOS MUERTOS
Has vísto a los muertos
en su primera juventud
formarse de la bruma
hierbas acuáticas
en el hilo de la corriente
trepar
por las grietas de los muros
los has visto blancos pájaros
poner huevos de cuco
que nunca se abrirán.
Volar inmóviles
más allá de la cuerda
donde secan sábanas
sobre el césped.
Traduzione di Emilio Coco

De ADVENT
En je weent omdat je niet kan spreken
en je steekt twee kleine handen uit
om te worden opgetild naar het geluk
en een roos in je tot wieg
een rode roos die leekt uit de zij van de dag.

DE NEDERLANDING
De anik van de vogel herhaalt zich in de wind
die de kooi schudt maar hem niet verlost
zoals de ziel in maannacht
trilt aan de boorden van de afgrond
en er in geween van maan en starren
helle klaarte die de doden meesleurt
naar lagere hemelen
en we drommen samen in onze warme kleren
en met het hoofd tussen de schouders gedrongen dalen we de
[weg af naar huis
onder bet geboomte waarop de zomervruchten rijpen
naar lagere oorden overvloeiend van voedsel en muziek.

DE NACHT
lk heb je lief ik heb je lief je schreeuwt je weet niet naar wie
en je gaat naarbuiten op zoek naar jezelf
op verloren plaatsen van koopwaar en zielen
waar een haag van mensen je omringt
en een hoge haag van muren
en jij die schreeuwt zonder iets te zien
je bijt en slikt rechtop ann een straathoek
ik hob je lief je weet niet naar wie je stamelt
want je bent niet en je zegt
ja tot gelijk wie
den ben je hoer en junkie, zwendelaar en dief
niet uit liefde voor de mens
maar uit afschuw van de mens
dan voel je die oude om te doden
uit vrees te moeten wroeten in je eigen vlees.

DE VOETREIZIGER
Zoals een zeil voortgedreven op de weg
tot de schemer intreedt
en de wind valt zoals een grijze golf.
De bomen hebben een pels van dieren
hun kruinen versluieren de sterren
en het hart van het bos treckt zich terug in het bos
vanuit elk punt vertrekken wegen
maar het centrum is altijd in afwachting
van een dichtere en doodsere stilte
waarin het woord nog niet is gevormd.
Traduzione: Eugène Van Itterbeek

 

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